Le parcours militaire de deux frères de Côte d'Or : Jean Marie et Claude LEPEE
11:04Auparavant, ils étaient accessibles uniquement sur demande, donc j'avais demandé seulement le document le plus important pour moi : la fiche qui concerne Claude LEPEE, mon arrière-grand-père, fils de Claude LEPEE et de Marie Louise BUREAU. Aujourd'hui, j'ai pu consulter la fiche de son frère, Jean Marie. Je pense aussi pouvoir trouver par la suite quelques collatéraux.
Ces fiches nous permettent d'en savoir plus sur ces deux frères.
Etat-civil
Jean Marie est l'aîné de la fratrie. Il est né le 21/10/1869 à Saint-Martin-de-la-Mer. Lors de son recensement en 1889, il réside à Saint-Martin-de-la-Mer où il est cultivateur. Il travaille probablement dans l'exploitation de son père, propriétaire. En tout cas, il y résidait lors du recensement de population de 1886.
Son frère Claude est né le 07/07/1872. Il est le jumeau d'un enfant qui est mort-né. Lors de son recensement en 1892, il est maréchal-ferrant à Vianges, commune située à 12 km de Saint-Martin-de-la-Mer. Il n'est pas encore marié.
Description physique
Comme je ne possède aucune photo de mes ancêtres, il est intéressant de comparer la description physique de ces deux frères, même si elle est assez sommaire.
Jean Marie est blond avec les yeux noirs (en fait marron foncé), il a un long nez et une grande bouche.
Claude est assez différent de son frère puisqu'il a les cheveux noirs, les yeux gris noirs, un nez pointu et une bouche moyenne. L'un tient probablement plus de leur mère et l'autre de leur père.
Degré d'instruction
Ils n'ont pas tout à fait le même degré d'instruction puisque Jean Marie sait lire et écrire tandis que Claude sait lire, écrire et compter. Ce sont les deux niveaux les plus courants à cette époque, les personnes ne sachant ni lire ni écrire sont en progressive diminution.
Parcours militaire
Les étapes du parcours militaire :
1) L'armée active. Le jeune homme de 20 ans tire au sort un numéro qui définit le temps de cette période : 1, 2 ou 3 ans. Le Conseil de révision détermine s'il est effectivement apte à faire son service militaire et accorde éventuellement des dispenses pour raccourcir la durée de l'armée active. Durant cette étape, il peut être appelé au front.
2) La réserve de l'armée active. L'homme n'est plus dans l'armée active mais peut être appelé en cas de conflit. Il doit effectuer deux périodes d'exercices.
3) L'armée territoriale. Il doit faire plusieurs périodes d'exercices. L'armée territoriale comprend des missions moins exposées que l'armée active.
4) La réserve de l'armée territoriale. Il peut là aussi être rappelé en cas de conflit.
Jean Marie a peut-être obtenu une longue durée mais il a été dispensé lors du Conseil de révision de 1890, car il était en charge de sa famille (donc très certainement ses parents). Il a alors effectué un an de service militaire au 10ème Régiment d'Infanterie.
Il a été mis en congé en 1891 puis il a été placé dans la réserve de l'armée active.
Il est passé dans l'armée territoriale en 1903. Visiblement, il a été classé non disponible de 1900 à 1910 car il était employé aux chemins de fer du PLM (la compagnie Paris à Lyon et à la Méditerranée). Étant donné l'importance qu'avait le chemin de fer pour l'armée, il y avait certainement des dispenses pour ceux qui participaient à la construction des lignes de chemin de fer.
Il est passé dans la réserve de l'armée territoriale en 1909. Il a été rappelé entre 1914 et 1918 pour la Première Guerre Mondiale et il a été définitivement libéré de ses obligations militaires en 1918.
Extrait du matricule militaire de Jean Marie LEPEE. Archives départementales de Côte d'Or
Mon ancêtre Claude a eu un parcours assez différent. Il a fait un peu plus de deux ans de service militaire au 2ème Régiment de Dragons. Les Dragons sont un régiment de cavalerie (n'oublions pas que Claude était maréchal-ferrant). Je pense que son service militaire était initialement de trois ans, mais il a été renvoyé dans ses foyers pour cause de tuberculose pulmonaire en février 1896.
Il est directement passé dans la réserve de l'armée territoriale et n'a été rappelé qu'en 1915. Il a alors été affecté aux Dragons puis au 19ème Escadron de train (c'est une brigade qui organise la logistique, le transport et l'appui au mouvement, Claude a donc été envoyé à l'arrière du front). Il est ensuite détaché au titre de la maison Gilbert à Sèvres en 1916-1917. Pendant le conflit, quelques hommes sont en effet mobilisés dans les usines afin de continuer la production, en raison de leur âge ou de leur état de santé. Claude a alors 44 ans.
Enfin, il est renvoyé chez lui en novembre 1917 comme père de 6 enfants. Cette information est importante pour moi car mon grand-père est son 7ème enfant et il est né en 1919. Comme je n'avais aucune date de naissance pour les 6 autres, je peux maintenant en déduire qu'ils sont tous nés avant novembre 1917.
Sa fiche indique qu'il déménage à Paris en août 1918.
Extrait du matricule militaire de Claude LEPEE. Archives départementales de Côte d'Or
Sources
Archives départementales de Côte d'Or : registres matricules militaires
Le parcours du combattant de 1914-1918
Blog Scribavita : Y a-t-il un Poilu chez mes ancêtres ?
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