François TAILLANTER, un migrant du XIXe siècle

17:52

Après plusieurs mois d’absence, aussi bien sur twitter que sur mon blog, je reviens avec un article sur un Breton du XIXe siècle qui a beaucoup bougé.

Mon absence a été due à une démotivation, après plusieurs stagnations dans des recherches qui me tenaient à cœur. Elles ont d’ailleurs fait l’objet de plusieurs articles sur mon blog :
- l’évolution du nom de famille WEISS (j’ai tenté de remonter un peu plus loin pour voir si le nom WEIS était plus stable au XVIIIe siècle) ;
- et l’ascendance d’Uranie SULLY, enfant naturel placé à l’hospice de Paris puis en nourrice en Côte d’Or (j’ai tenté d’en savoir plus sur sa mère).

Je me suis donc désintéressée de la généalogie pendant un moment. Puis, évidemment, je m’y suis remise, et même si mes épines sont toujours là, j’ai repris par l’un des nombreux sujets de recherches à ma disposition.

Pour ce nouvel article, je me suis intéressée à François TAILLANTER. Il a beaucoup déménagé au cours de sa vie, et je n’ai même pas trouvé tous ses lieux de vie (la frustration est donc toujours un peu présente).

François TAILLANTER, un migrant du XIXe siècle

François TAILLANTER est né en 1846 à Plouigneau (29). Il est le fils d’Yves TAILLANTER et de Marguerite LE DANTEC, cultivateurs à Luzivily.

Il passe une partie de son enfance à Plouigneau, mais je ne retrouve pas sa famille sur les recensements de 1856 et 1861, puis après celui de 1866.

Je perds sa trace jusqu’en 1879. A cette date, il se marie à Dinan (22) avec Marie Françoise RIOU, cuisinière à Dinan mais originaire de Guiclan (29). François habite alors à Quévert (22), un village proche. Il exerce le métier de terrassier. Lors des chantiers de construction, le terrassier creuse, transporte et épand la terre. Ce métier n’est pas éloigné de ce qu’il a certainement dû faire dans sa jeunesse pour aider son père cultivateur.

En avril 1880, son premier enfant François Marie naît à Landébia (22), village situé à environ 20 km de Quévert. François est alors poseur aux chemins de fer. Je suppose qu’il exerce cette tâche pendant son service militaire, car j’ai rencontré ce cas de figure plusieurs fois. La ligne Coutances-Lamballe est mise en service le 29 décembre 1879 et elle passe par la nouvelle gare de Landébia, ainsi que par Quévert et Dinan. François a certainement été terrassier pour le chantier de la ligne ferroviaire à Quévert, puis poseur de voies à Landébia. En effet, lors des constructions de voies ferrées au XIXe siècle, le terrassement et la pose des voies est exercées par les mêmes ouvriers.

Lors du recensement de 1881, il ne réside déjà plus à Landébia ni à Quévert.

On le retrouve en 1882 à Saint-Denis-Catus (46), à la naissance de sa fille Sophie Jeanne Françoise. Il est toujours terrassier. Il est possible qu’il travaille à nouveau à la création d’une voie ferrée, puisque la ligne Montauban-Brive-la-Gaillarde est débutée en 1875. La section Cahors-Brive-la-Gaillarde, qui passe par Saint-Denis-Catus, est mise en service en 1891.

En 1884, son fils Louis Marie naît aussi à Saint-Denis-Catus, François est dit « ouvrier terrassier ».

Mais François ne reste pas longtemps à Saint-Denis-Catus. Il n’y est déjà plus au recensement de 1886. Je n’ai pas encore étudié le recensement des villages situés sur la ligne ferroviaire (il a peut-être déménagé sur la ligne, comme il l’a fait entre 1879 et 1880 dans les Côtes d’Armor). Peut-être est-il déjà retourné en Bretagne.

A partir de 1891, on le retrouve à Plouigneau, dans le quartier de la gare. Il est d’abord aubergiste, puis hôtelier et maître d’hôtel. Ces différentes appellations désignent celui qui tient un établissement offrant le gîte et le couvert. François exerce cette profession pendant au moins 20 ans, car c’est toujours le cas lors du recensement de 1911.

En 1891, il est intéressant de voir qu’il héberge deux pensionnaires, tous deux terrassiers : Yves PAGE, 68 ans, et Olivier LAURENT, 56 ans. Où les a-t-il rencontrés ? Sont-ils des anciens collègues des Côtes d’Armor ou du Lot ?

A partir de 1906, la famille héberge aussi une domestique.



En conclusion

J’ai retracé une partie du parcours de François TAILLANTER. Il a grandi à Plouigneau, dans le Finistère, dans une famille de cultivateurs.
Il a participé à la construction d’une voie ferrée dans les Côtes d’Armor, où il s’est marié avec Françoise RIOU, elle aussi originaire du Finistère.
Il a ensuite résidé dans le Lot, où il a certainement participé encore une fois à la création d’une voie ferrée.
Par la suite, il est retourné à Plouigneau, où il a tenu une auberge avec sa famille.
Fiche individuelle de François TAILLANTER


Plusieurs questions se posent encore

François et son épouse se sont-ils connus à Dinan ou dans le Finistère ?
 

Où réside François TAILLANTER entre 1851 et 1866 ? Et entre 1866 et 1879 ? Aux recensements de 1872 et 1876, il ne se trouve ni à Quévert, où il réside en 1879, ni à Landébia, où il réside en 1880.

Où va-t-il après Saint-Denis-Catus ? Rentre-t-il déjà en Bretagne ? Il n’est en tout cas pas à Plouigneau en 1886.

Et comment passe-t-il du métier de terrassier à celui d’aubergiste ?

Si quelqu'un a des infos supplémentaires sur François TAILLANTER, je suis preneuse ! ;-)

Sources


Archives départementales du Finistère :
- Actes d’état civil : Plouigneau (N 1843-1852, 3 E 239/15)
- Recensements de population : Plouigneau

Archives départementales des Côtes d’Armor :
- Actes d’état civil : Dinan (M 1877-1881), Landébia (N 1870-1887)
- Recensements de population : Landébia, Quévert

Archives départementales du Lot :
- Actes d'état civil : Saint-Denis-Catus (N 1882, 4 E 2268)
- Recensements de population : Saint-Denis-Catus

Lesmétiers de nos ancêtres : le terrassier, l’aubergiste, l’hôtelier

Généalogie.com,les métiers d’autrefois : l’employé des chemins de fer, l’aubergiste

Structurae.info : la ligne de chemin de fer Brive-Montauban

Wikipédia : la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest

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